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Le Codex Gigas : La bible du diable, mystères et légendes du plus grand manuscrit médiéval

Illustration du codex gigas

Le Codex Gigas, surnommé la Bible du Diable, est le plus grand manuscrit médiéval connu, mesurant près d'un mètre de haut et pesant environ 75 kg. Rédigé au XIIIe siècle par un moine bénédictin dans le monastère de Podlažice en Bohême, cet ouvrage impressionnant contient l'intégralité de la Bible en latin, des traités médicaux, des écrits d'Isidore de Séville, ainsi qu'une représentation saisissante du Diable.

Selon la légende, le moine aurait conclu un pacte avec le Diable pour achever ce manuscrit en une nuit. Cette histoire, bien que mythique, a contribué à la renommée du Codex Gigas.

 

Aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de Suède, il demeure un symbole fascinant de l'histoire médiévale et des croyances de l'époque.

Revenons sur les faits historiques, les zones d’ombre, et bien sûr la légende infernale qui entoure ce chef-d’œuvre médiéval. Et si vous préférez l’écouter, le podcast complet est disponible.

Écouter le podcast :

Qu’est-ce que le Codex Gigas ?

Le Codex Gigas mesure près d’un mètre de haut, pèse environ 75 kg, et est constitué de 310 pages en vélin, soit la peau d’environ 160 animaux. Il aurait fallu au moins vingt ans à un moine pour écrire ce volume titanesque, sans compter les enluminures minutieusement réalisées à la main.

Et pourtant…

Des analyses menées par National Geographic ont démontré une régularité parfaite de l’écriture, du début à la fin du manuscrit. Aucun signe d’usure, aucune variation de style. Comme si un seul homme, avec une endurance inhumaine, avait tout rédigé sans faillir.

À l’époque, vivre deux décennies en pleine santé était rare. Alors comment expliquer une telle homogénéité graphique, une telle constance ?
Certaines voix suggèrent que cette œuvre n’est peut-être pas entièrement humaine…

photo illustrant la grandeur du codex gigas

La légende du pacte du diable

Selon une chronique médiévale, un moine bénédictin condamné à être emmuré vivant pour avoir rompu ses vœux proposa un marché : écrire, en une seule nuit, le plus grand livre jamais conçu, à la gloire de Dieu et du savoir.

Mais au milieu de la nuit, pris de désespoir, il aurait invoqué Satan. En échange de son âme, le Diable aurait terminé l’ouvrage.


En témoignage, le moine aurait dessiné une image effrayante du Démon, en pleine page. Une figure cornue, griffue, à la langue bleue, isolée dans un cadre vide… Une illustration aussi fascinante qu’inquiétante, qui a donné son nom au manuscrit : la Bible du Diable.

Un moine écrivant le codex gigas avec le diable en fond

Le contenu du codex Gigas

Selon la légende populaire, un moine du monastère de Podlažice, en Bohême, aurait été condamné à être emmuré vivant pour avoir rompu ses vœux monastiques. Pour éviter sa peine, il aurait promis aux moines de créer le plus grand livre jamais écrit, en une seule nuit, glorifiant Dieu et les savoirs humains.

À minuit, réalisant l’impossibilité de sa tâche, il aurait invoqué Satan, et scellé un pacte. En échange de son âme, le Diable aurait terminé l’œuvre.


En signe de remerciement ou de soumission, le moine aurait dessiné son sauveur (ou son bourreau) en pleine page : une représentation glaçante du Diable, cornu, à la langue bleue, isolé entre deux tours, enfermé dans un cadre vide.

Une œuvre d’art autant qu’un grimoire de savoirs

Le Codex Gigas dépasse largement le cadre d’un simple recueil religieux. C’est une œuvre hybride, où la foi, la science et la magie s’entrelacent dans une construction cohérente et fascinante. Il contient l’intégralité de l’Ancien et du Nouveau Testament, traduits en latin selon la version de la Vulgate, mais ce n’est là qu’une partie de son contenu. On y trouve également des traités médicaux attribués à Hippocrate et Galien, reflétant les connaissances médicales de l’époque.

Le manuscrit intègre aussi une encyclopédie médiévale d’Isidore de Séville, un des grands penseurs du VIIe siècle, qui tenta de regrouper tous les savoirs du monde connu. On découvre également des recettes de soins, des formules magiques, ainsi que des prières et invocations destinées à l’exorcisme, témoins d’une époque où le surnaturel faisait partie du quotidien. Enfin, un calendrier liturgique complète l’ensemble, avec les fêtes religieuses et les jours des saints.

Au-delà de son contenu textuel, le Codex Gigas impressionne aussi par son raffinement artistique. Chaque page est ornée d’enluminures somptueuses, réalisées à la main avec des encres éclatantes, parfois enrichies à l’or. Les lettres capitales qui introduisent les sections sont majestueusement illustrées, occupant parfois une grande partie de la page. Ce soin du détail donne à chaque chapitre une puissance visuelle remarquable, capable de captiver le regard dès la première lecture.

Ce manuscrit constitue ainsi un témoignage unique de l’univers intellectuel du Moyen Âge, à une époque où la quête de savoir intégrait aussi bien la médecine que l’astrologie, les sciences naturelles que les pratiques ésotériques. Dans le Codex Gigas, le rationnel et le mystique coexistent sans contradiction.

enluminures du codex gigas

La bible du diable aujourd'hui

Créé vers 1229 dans un monastère de Bohême, le Codex a été déplacé à plusieurs reprises, jusqu’à intégrer la collection personnelle de l’empereur Rodolphe II, passionné d’ésotérisme. À la fin de la Guerre de Trente Ans, il fut emporté comme butin par les Suédois, et se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque nationale de Stockholm.

Plusieurs accidents étranges jalonnent son histoire : incendies, maladies, pertes inexpliquées… De quoi entretenir encore la rumeur de sa malédiction.

Le Codex Gigas est souvent comparé à un autre manuscrit mystérieux : le manuscrit de Voynich.
Lui aussi rédigé dans une langue inconnue, illustré de plantes imaginaires, il demeure à ce jour indéchiffrable.

Les deux ouvrages forment un duo étrange dans l’histoire des livres maudits : l’un trop grand, trop parfait pour être humain ; l’autre trop hermétique pour être compris.

Écoutez l’histoire complète en version audio 🎧

Plongez dans l’histoire complète du Codex Gigas avec notre épisode immersif de Chronique d’une image.

Bruitages, narration et ambiance sonore vous transportent au cœur du mystère. Écoutez le podcast sur le codes gigas

FAQ - Codex Gigas, la "Bible du Diable" 

Pourquoi appelle-t-on le Codex Gigas la “Bible du Diable” ?

Ce surnom vient de l’illustration riche et effrayante du diable en pleine page, seule dans un décor sombre — une représentation rare dans les manuscrits médiévaux.

Qui a écrit le Codex Gigas ?

Le livre semble avoir été rédigé par un seul scribe, probablement un moine nommé Herman le Reclus, entre 1204 et 1230 au monastère de Podlažice en Bohême.

Où se trouve aujourd’hui le Codex Gigas ?

Depuis le XVIIᵉ siècle, il est conservé à la Bibliothèque nationale de Suède, à Stockholm.

Combien pèse le Codex Gigas et quel est son format ?

C’est le plus grand manuscrit médiéval existant : il mesure près de 92 × 50 × 22 cm et pèse environ 75 kg (plus de 165 lb).

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