Percy Fawcett et la cité perdue de Z
Le véritable Indiana Jones
La Cité Perdue de Z : obsession, disparition et mystère au cœur de l’Amazonie
Percy Fawcett n’était pas un simple explorateur. C’était un homme en marge de son époque, obsédé par un rêve plus grand que lui : celui de découvrir une cité oubliée, cachée dans la jungle amazonienne. Aujourd’hui encore, près d’un siècle après sa disparition, son nom hante les cartes inachevées et les récits d’aventure.
Né en 1867 en Angleterre, Fawcett grandit à une époque où de vastes portions du globe restaient encore inexplorées. Sur les cartes, certaines zones ne portaient qu’un mot : Terra incognita. Il devient soldat, cartographe, agent de la Royal Geographical Society. Mais c’est en Bolivie, en 1906, qu’il vit sa première transformation. Envoyé pour cartographier la frontière avec le Brésil, il s’enfonce dans une jungle hostile et fascinante. Ce qu’il y découvre changera le cours de sa vie.
Des tribus lui parlent de cités anciennes, dissimulées par la végétation, où les pierres étaient si finement taillées qu’on ne pouvait y glisser une lame. Ces histoires éveillent en lui une conviction : quelque part, une grande civilisation a existé dans ces forêts. Et il en trouvera la trace.
Voici son histoire, que vous pouvez écouter au format audio
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L’homme derrière la légende
Fawcett était bien plus qu’un aventurier. Il était méthodique, cultivé, mais aussi porté par une forme de romantisme presque mystique. Lors de ses expéditions entre 1906 et 1925, il traverse les régions les plus reculées du Brésil, du Mato Grosso et de la Bolivie. Il ne cherche ni or ni gloire, mais une vérité oubliée. Au fil de ses voyages, il découvre des artefacts énigmatiques, entend parler d’une cité sacrée nommée “Z”, protégée par des entités que personne n’ose nommer.
Dans ses lettres, il décrit des temples engloutis, des routes enfouies, et la conviction que cette cité, loin d’être une légende, pourrait réécrire l’histoire. Loin d’être le fruit d’une imagination débordante, sa quête repose sur des témoignages, des récits indigènes et des indices archéologiques fragmentaires.
Une dernière expédition, sans retour
En 1925, Fawcett entame son ultime expédition. Il n’est plus seul. Il emmène avec lui son fils Jack, âgé de 22 ans, et un ami proche de la famille, Raleigh Rimmell. Ensemble, ils quittent la ville de Cuiabá, au Brésil, avec une détermination calme. Fawcett sait les risques. Dans une lettre à sa femme, il écrit : « Je sais que cette quête peut me coûter la vie, mais je ne peux pas abandonner. »
Après plusieurs semaines, les nouvelles cessent. Le 29 mai 1925, il envoie son dernier message. Il annonce qu’ils vont pénétrer dans une zone totalement inexplorée, et qu’ils approchent de leur but. Puis, plus rien. Silence.
Des dizaines d’expéditions de secours seront lancées. Certaines ramèneront des journaux, une boussole, des objets épars. Mais jamais aucune preuve concrète du sort des trois hommes.
Les hypothèses d’une disparition
Depuis un siècle, la jungle garde son secret. Plusieurs théories ont tenté d’expliquer ce qui s’est passé. Certaines évoquent une attaque par des tribus locales, hostiles ou simplement protectrices de leurs terres sacrées. D’autres penchent pour une mort plus banale : maladie, morsure de serpent, épuisement.
Mais une version plus troublante subsiste : et si Fawcett avait trouvé ce qu’il cherchait ? Certains croient qu’il aurait volontairement coupé les ponts, choisissant de rester parmi une tribu reculée, devenu lui-même gardien de son secret. Une tribu aurait un jour affirmé avoir hébergé un homme blanc ayant vécu de nombreuses années dans leurs rangs. Était-ce Fawcett ? Rien ne permet de l’affirmer.
Des légendes aux preuves tangibles
Fawcett n’était pas le premier à croire en une cité perdue. Les récits d’El Dorado ou de Paititi hantaient déjà les esprits depuis l’arrivée des conquistadors. Mais ce qui différenciait Fawcett, c’était sa rigueur. Il ne cherchait pas un mythe doré, mais la trace d’une civilisation structurée, avancée, oubliée.
Et les découvertes modernes lui donnent raison. Grâce aux technologies récentes comme le LIDAR, les chercheurs ont mis en évidence, depuis les années 2000, d’immenses complexes enfouis sous la jungle. Des routes, des canaux, des fondations de cités, jusqu’alors invisibles à l’œil nu. Le site de Kuhikugu, en particulier, a bouleversé la vision que l’on avait de l’Amazonie. Il s’agissait d’une ville organisée, dotée de systèmes hydrauliques, d’infrastructures sociales et militaires, probablement habitée par des dizaines de milliers de personnes.
Site archéologique de Kuhigugu, considéré comme la véritable citée perdue de Z par beaucoup.
La cité de Z : mythe, réalité, ou les deux à la fois ?
Ce que Fawcett appelait “Z” pourrait n’avoir jamais existé sous cette appellation. Mais cela n’enlève rien à la pertinence de sa quête. Car ce qu’il cherchait – une preuve que l’Amazonie n’était pas une terre vierge – s’est révélé exact. Kuhikugu et d’autres découvertes montrent que des civilisations complexes s’y étaient développées bien avant l’arrivée des Européens.
Alors peut-être que Fawcett n’a pas disparu dans l’échec, mais dans la confirmation silencieuse de son rêve. Peut-être qu’il a vu ce que personne d’autre n’avait vu. Ou peut-être que la jungle, simplement, ne pardonne pas.
Un héritage encore vivant
Aujourd’hui, l’histoire de Percy Fawcett continue d’inspirer. Elle alimente des romans, des documentaires, des films – notamment La Cité Perdue de Z, tiré du livre de David Grann. Mais au-delà de la fiction, c’est une figure emblématique de la curiosité humaine. Celle qui pousse à franchir les limites, à croire en ce qui reste à découvrir, même lorsque tout semble déjà cartographié.
Fawcett a payé le prix fort. Mais il a ouvert une voie. Celle qui relie les légendes aux faits, les rêves aux découvertes. Et dans une époque qui aime tout expliquer, son histoire nous rappelle que certains mystères résistent encore à la lumière.
Écoutez l’histoire complète en version audio 🎧
Retrouvez cette histoire racontée dans notre épisode immersif de Chronique d’une image, avec ambiances sonores, extraits de lettres et récits d’époque. Laissez-vous porter jusqu’au cœur de la jungle amazonienne.
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